jeudi 31 décembre 2009

« Les sept moments du changement social » par David Harvey

Nous nous permettons de signaler cette excellente intervention de l’intellectuel marxiste anglo-américain David Harvey, disponible sur le site web de Contretemps, dont le sommaire est régulièrement actualisé dans la colonne gauche de ce blog, juste au-dessous du logo du séminaire. Bonne lecture.

La crise est à mon sens une rationalisation irrationnelle d’un système irrationnel. L’irrationalité du système est aujourd’hui parfaitement claire: des masses de capital et de travail inutilisées, côte à côte, au coeur d’un monde rempli de besoins insatisfaits. Ceci n’est-il pas stupide? La rationalisation que le capital désire vise à rétablir les conditions d’extraction de la plus-value, à restaurer le profit. Le moyen irrationnel d’atteindre cet objectif consiste à supprimer du travail et du capital, condamnant inévitablement à l’échec la rationalisation recherchée. Voilà ce que j’entends par rationalisation irrationnelle d’un système irrationnel.

Cependant, le socialiste que je suis considère qu’il existe un autre moyen de rationaliser le système. La question fondamentale, selon moi, consiste à déterminer les conditions permettant au capital et au travail réunis d’aller effectivement à la rencontre des besoins de l’humanité. C’est la rationalisation à laquelle nous devrions tous, dès à présent, tendre. En effet, aujourd’hui, la crise ouvre l’opportunité de penser la transition vers le socialisme, vers le communisme.

Or, chercher des réponses au système dans lequel nous vivons implique de raffermir notre ferveur révolutionnaire. J’entends par là qu’il faut revenir aux origines de cette ferveur. Même si j’ai beaucoup apprécié l’élan révolutionnaire qui régnait ici hier soir, avec Alex Callinicos ou Slavoj Žižek, il m’a semblé cependant qu’il n’était pas exempt de dangers. A notre époque, l’adjectif révolutionnaire est vidé de son sens. Tout est révolutionnaire, y compris les cosmétiques; et je ne suis pas sûr de vouloir devenir un expert du dernier spray capillaire révolutionnaire; Margaret Thatcher ne se définissait-elle pas elle-même comme révolutionnaire? (Lire la suite)

vendredi 25 décembre 2009

« La Raison communicationnelle et les religions face au défi de la démocratie » par André Tosel


  La Raison communicationnelle et les religions face au défi de la démocratie A propos de Jürgen Habermas, Entre naturalisme et religion : les défis de la démocratie (Gallimard, 2008).


 Habermas ne cesse depuis la publication de Droit et démocratie (1997) d’ajuster la théorie politique communicationnelle d’une démocratie participative aux défis d’une conjoncture qui fait époque, celle de la mondialisation qui a bouleversé quelque peu ce que lui-même pouvait considérer comme l’aboutissement politique d’une longue réélaboration de la raison philosophique.
 Les recherches réunies sous le titre Entre naturalisme et religion. Les défis de la démocratie sont consacrées aux formes de la socialisation humaine affrontée partout à l’émergence de sociétés pluriculturelles potentiellement en lutte. Elles complètent les recherches antérieures qui dans L’avenir de la nature humaine scrutaient ce devenir du côté du pouvoir biogénétique d’auto-transformation humaine et de son rapport possible à ce qu’Habermas nommait une éthique de l’espèce qui doit se composer avec une perspective cosmopolitique. (Lire la suite)


mercredi 23 décembre 2009

« Le Parti communiste français à travers le débat interne et le rôle des intellectuels (1958-1978) » par Marco Di Maggio


Dans cette recherche j’analyse le période de l’histoire du Parti Communiste français des années soixante et soixante-dix du XXe siècle à partir des trois aspects : le rôle qu’ont joué les intellectuels du parti, la fonction réservée à la production théorique dans l’élaboration de la ligne politique, et les formes et contenus du débat politico-stratégique dans le groupe dirigeant.
Étudier le PCF dans les années soixante et soixante-dix veut dire analyser le processus de maturation des multiples dimensions de sa crise qu’on peut définir comme une crise d’hégémonie.
Par crise d’hégémonie j’entend notamment la difficulté progressive que rencontre le parti à représenter les intérêts, les attentes et les formes de conflictualité des couches sociales qu’il représente et l’incapacité à élargir sa propre influence politique, culturelle et idéologique dans une société soumise à une mutation profonde et dans une phase historique mondiale marquée par de grandes transformations.
A partir du contexte historique spécifique, le but principal a été aussi de reconstruire et d’analyser le parti communiste français comme intellectuel collectif en particulier à reconstruire le développement de son projet politique et à évaluer dans cette reconstruction sa capacité à activer des processus hégémoniques, voire a renouveler et à élargir son influence sociale, politique et culturelle.
C’est donc à partir de ces fondements que j’ai essayé d’étudier l’évolution du PCF. J’ai essayé de le faire à travers une reconstruction chronologique fondée sur les documents d’archives pour retracer la façon dont évolue la culture politique, le fonctionnement et le rôle du PCF dans la société française. (Lire la suite)

dimanche 20 décembre 2009

Colloque : « Puissances du communisme », université Paris 8 : 22 & 23 janvier 2010)


Puissances du communisme
colloque organisé par la
Société Louise Michel

Vendredi 22 & samedi 23 janvier 2010
Université Paris 8
2, rue de la Liberté 93526 Saint-Denis
métro : Saint-Denis Université





Vendredi 22 matin | 09:00
Table ronde n° 1 : Un communisme sans Marx ?
Participants : Isabelle Garo, Rastko Mocnik, Massimiliano Tomba, Pierre Dardot, Stéphane Rozès
Modératrice : Cinzia Arruzza
Le mot de communisme est né avant Marx et il continue aujourd’hui d’être employé, en des sens très divers. Pourtant, peut-on penser le communisme sans le référer d’une façon ou d’une autre à Marx, c’est-à-dire sans le relier à une critique du capitalisme qui en analyse les contradictions profondes et l’abolition nécessaire ? C’est le poids politique de la référence à Marx aujourd’hui, poids problématique, qu’il s’agit de discuter, en s’interrogeant sur la persistance, voire la remontée d’une telle référence après l’effondrement des pays dits socialistes. Le récent anniversaire de la chute du Mur, salué à grands fracas médiatiques, s’est voulu l’enterrement de toute perspective communiste. Pourtant, ce tohu-bohu de circonstance prouve lui aussi le retour de la radicalité politique et pose à nouveau le problème de son rapport contemporain à Marx et à ses approches marquées par une diversité de plus en plus affirmée. Question multiple bien évidemment ! Ainsi, elle inclut la question de savoir en quoi le communisme a été ou non pensé et défini par Marx dans son œuvre. Plus largement, le retour de la question communiste n’implique-t-elle pas le retour de ces questions politiques que sont les problèmes de transition et de médiation ? Loin de faire du communisme une visée qui les néglige ou les dénonce, n’est-ce pas le propre de la référence à Marx que de réfléchir à la place des luttes sociales, mais aussi à la nature et à la structure des organisations politiques, des formes politiques d’intervention ? Parler de communisme aujourd’hui oblige à aborder de front la question de la « vraie démocratie », pour citer le jeune Marx, et à rouvrir enfin le dossier central de la propriété. De ce point de vue, la question communiste oblige aussi à reposer la question du socialisme qui lui est parfois opposé après lui avoir été assimilé. Bref, la question ouverte d’un rapport contemporain et vivant à Marx pourrait bien être au cœur de la discussion si celle-ci doit se poursuivre et parvenir à réassocier les dimensions théorique et stratégique. On pourrait alors envisager que le communisme n’est ni un pur concept ni le nom d’une défaite.

vendredi 22, après-midi | 14:00
Table ronde n° 2 : Un communisme sans histoire ?
Participants : Alex Callinicos, Alberto Toscano, Etienne Balibar, Catherine Samary, André Tosel
Modérateur : Nicolas Vieillescazes
« J’étais, je suis, je serai » écrivait Rosa Luxemburg juste avant son assassinat, en parlant de la révolution et de l’idée du communisme qu’elle faisait remonter, au moins, à la révolte de Spartakus. Ainsi le communisme s’inscrirait comme une idée de portée presque anthropologique, reflétant la part humaine qui pousse à l’égalité et à la liberté. En ce sens, elle serait, pour ainsi dire, insensible à l’histoire, même si sa puissance dépend des périodes. Sans contredire directement cette approche, avec Marx et la généralisation du salariat, naît un point de vue matérialiste qui ancre dans les contradictions du capitalisme la possibilité effective de la réalisation du rêve. Un communisme en puissance autrement dit, au sens de la physique, dont les conditions historiques de réalisation prennent un aspect concret, mais dont la mise en énergie dépend des évènements, du tour que prend une conjonction particulière de rapports de force économiques, idéologiques, sociaux et politiques et des évènements qui en découlent. Approches opposées, disjointes ou complémentaires ?

Samedi 23 matin | 09.00
Table ronde n° 3 : A la recherche du sujet perdu
Participants : Thomas Coutrot, Christian Laval, Elsa Dorlin, Samuel Johsua
Modérateur : François Cusset
Autrefois incarné par une classe ouvrière consciente d’elle-même et de son rôle historique, le sujet de la révolution communiste semble avoir aujourd’hui disparu sous les assauts conjugués d’une mutation du capital ayant totalement intégré la sphère culturelle à la sphère marchande, de forces politiques et idéologiques qui se sont employées à discréditer toute idée d’alternative politique et ont promu le mythe d’une classe moyenne universelle, ou, conséquemment, d’un relativisme généralisé qui a renvoyé aux oubliettes de l’histoire l’idée même de révolution. Comment donc, aujourd’hui, reformuler la question du sujet d’un possible renversement du capitalisme ? Pour Toni Negri, le communisme est appelé à naître spontanément d’un bouleversement des rapports de production qui permettrait à la « multitude » du general intellect de se « libérer » ; et il ne manque pas d’auteurs qui considèrent que la question est mal posée, soit qu’il faille chercher une issue dans les luttes micropolitiques en s’inspirant des travaux de Michel Foucault ou de Félix Guattari et Gilles Deleuze, soit qu’elle ne puisse se trouver que dans un « peuple » non assignable à quelque coordonnée sociologique que ce soit. Dans ce contexte, alors que les inégalités sont pourtant plus criantes qu’elles ne l’ont jamais été et que sembleraient pouvoir se dessiner les conditions d’une solidarité politique minimale, la question même d’un sujet communiste révolutionnaire a-t-elle encore un sens ? Le problème, finalement, n’est peut-être pas tant celui du sujet perdu que celui, plus général, de la construction d’une alternative crédible au capitalisme.

samedi 23, après-midi | 14:00
Table ronde n° 4 : Des communistes sans communisme ?
Participants : Jacques Rancière, Slavoj Zizek, Daniel Bensaid, Michel Surya, Gaspar Tamas Modérateur : à signaler
Selon une célèbre phrase de Lénine, il n’est de mouvement révolutionnaire sans théorie révolutionnaire. La théorie est à la fois ce qui permet de s’orienter dans un réel tumultueux, de conférer une « identité » au collectif révolutionnaire, et de doter ce dernier d’un programme, c’est-à-dire d’un objectif à atteindre via une période de transition. Pendant plus d’un siècle, le marxisme a fourni l’ossature de cette théorie, même si d’autres courants y ont bien entendu également contribué. Parmi les éléments dont les mouvements anti-systémiques (y compris les partis révolutionnaires) se trouvent dépossédés avec la clôture du cycle historique initié en Octobre 1917, et la fin de l’expérience du communisme « réel », on compte cette dimension « doctrinale » de l’activité révolutionnaire. Il existe actuellement des personnes et des collectifs qui se déclarent « communistes » mais, comme théorie (relativement) cohérente et unifiée, le communisme semble introuvable. Faut-il se réjouir de ce fait, l’absence de doctrine hégémonique permettant aux micro-pratiques et micro-théories correspondantes de proliférer (hypothèse des « mille marxismes ») ? Faut-il au contraire le déplorer, et s’atteler à la reconstruction de long terme d’une théorie révolutionnaire ?

dimanche 13 décembre 2009

« Engels : Le gentleman révolutionnaire » par Tristram Hunt

 
[Présentation de l'éditeur] À la fois complice intellectuel et mécène de Karl Marx, Friedrich Engels (1820-1895), héritier d'une famille prussienne calviniste, endura une carrière dans le « maudit commerce » du coton afin d'assurer à son ami les ressources et la liberté nécessaires pour écrire Le Capital. Membre de la Bourse royale de Manchester, Engels menait la grande vie, buvait sec et s'adonnait à tous les plaisirs de l'existence : le château-margaux, la chasse au renard et la compagnie des femmes. Docteur Jekyll le jour, il était Mister Hyde la nuit, socialiste révolutionnaire en ménage avec Mary Burns, ouvrière irlandaise qui l'introduisit dans les milieux populaires. Cet écheveau de contradictions imprègne les œuvres majeures de Marx, auxquelles Engels insuffla son expérience des rouages du capitalisme mondial, de la vie en usine et de l'insurrection armée. Puis, retiré du monde des affaires, il devint à la mort de son ami le gardien de l'orthodoxie marxiste, se consacra à ses propres écrits et au mouvement socialiste international en gestation. D'un bout à l'autre, la vie d'Engels épousa l'histoire révolutionnaire du XIXe siècle en Europe, des tavernes du Berlin hégélien à la grisaille de l'Angleterre victorienne, des barricades de 1848 en Prusse à la Commune de Paris, des taudis de Manchester au Londres doré des rentiers, en passant par la naissance de la social-démocratie allemande. Dans cette remarquable biographie, qui replace ce « second violon » hors de l'ombre tutélaire de Marx le virtuose, Tristram Hunt brosse en véritable conteur le portrait d'un héros balzacien qui parvint, envers et contre tout, à « faire sa propre histoire ».

Tristram Hunt né en 1974, historien spécialiste de l'époque victorienne, enseigne à Queen Mary, université de Londres.

On lira avec intérêt une note critique de cet ouvrage proposée par Thierry Labica dans l’Humanité du 3 décembre 2009

vendredi 11 décembre 2009

« Un nouveau pas vers la désémancipation : la stratégie de guerre civile préventive du régime sarkozien » par André Tosel


Il est clair depuis ces dernières années que la mondialisation capitaliste en cours entraine un processus de désémancipation sociale caractérisé par une soumission réelle du travail et de l’économie aux impératifs de l’accumulation financière, par une concurrence impitoyable, de plus en plus polycentrique, entre entreprises et États, par la production d’inégalités énormes entre populations différentes, aussi bien qu’au sein d’une même population. Cette désémancipation se développe en accusant ses traits: chômage incompressible, désinvestissements et délocalisations du capitalisme liquide, production d’une masse d’hommes inutiles inscrits dans un régime d’apartheid mondial, liquidation des solidarités de travail et de coopération, destruction de ce compromis socio-politique qu’avait été l’État social de l’après-guerre, généralisation de formes de guerre inédites... Or, il n’est pas de désémancipation sociale sans désémancipation politique. C’est ce que prouve la dérive liberticide qu’organise le principat de moins en moins démocratique mis en place jour après jour par le régime Sarkozy (Lire la suite)




mardi 1 décembre 2009

Le marxisme du 20e siècle par André Tosel


L’ouvrage est consacré à l’examen de quelques moments importants de l’histoire dite des marxismes du 20e siècle et de certaines interprétations de Marx. Les études ici rassemblées ont l’ambition d’alimenter ce débat par l’examen de quelques moments importants de l’histoire dite des marxismes, et de certaines interprétations de Marx au 20e siècle. Il accorde une importance particulière accordée à Gramsci comme le penseur hérétique le plus complet. L’auteur aborde ces contributions du siècle passé dans leur dimension critique et qui s’avèrent nécessaires à la production d’une théorie critique à la hauteur du défi que constituent l’échec du communisme historique et l’hégémonie du capitalisme mondialisé. Ainsi d’autres interprétations de Marx sont ici défendues, délivrées de la volonté d’orthodoxie, interprétations nourries de la confrontation avec les points hauts de la modernité théorique. Cette exigence est partagée par tous ceux pour qui la référence à Marx est celle tout à la fois, de ce livre que d’un chantier encore à explorer.

dimanche 29 novembre 2009

Liste d'information du séminaire

Nous vous rappelons que nous avons créé une liste d’information présentant les activités du séminaire Marx : l’annonce des séances à l’université Paris 1, les nouveautés sur le blog et bientôt sur le site du séminaire (dès que le temps sera plus souple). Pour s’y inscrire, il suffit de nous adresser un message à seminaire@marxau21.fr, en précisant l’adresse que vous souhaitez abonner.

A bientôt

jeudi 12 novembre 2009

« Que faire, que penser de Marx aujourd'hui », Revue du MAUSS, n° 34/2009


Présentation, par Alain Caillé et Philippe Chanial
I / Que faire, que penser de Marx aujourd’hui ?
1. Ouvertures(s) : Marx indépassable, à dépasser

Le progressisme de Marx et la politique athée. Quatre rapports possibles à Marx,  par Christian Laval
La décroissance comme projet politique de gauche, par Serge Latouche
Marx, spiritualiste sans le savoir, par François Flahault
De Marx à Mauss, sans passer par de Maistre ni Maurras, par Alain Caillé et S. Dzimira
Le « côté obscur » de la valeur et le don, par Anselme Jappé
@ Crise économique globale ou crise des fondements symboliques du capitalisme ?, par Maxime Ouellet
Les intérêts de classe et les forces morales, par Benoît Malon
@ Au-delà du marxisme ? Le socialisme et l'association, par Eugène Fournière
@ Le dépassement du marxisme, par Carlo Rosselli

2. Variations critiques sur quelques thèmes marxistes : révoltes, capitalisme, classes sociales, aliénation, etc.
Ils avaient un monde à y gagner, par Paul Jorion
Pourquoi se révolte-t-on ? Identité, intérêt, action, par Christian Lazzeri
Quarante-huit thèses sur le capitalisme, par François Fourquet
Le noyau dur de la théorie sociale de Marx : du fétichisme et de ses conséquences, par Jan Spurk
@ Une nouvelle voie pour le matérialisme politique. Remarques sur l'anthropologie négative de Marx et l'anthropologie positive de Proudhon, par Bruno Frère
Crise, économie et politique : le détour par un Marx antinaturaliste, par M. Kail et R. Sobel
@ Quand l’objection de croissance révèle certains des impensés de la gauche, par Fabrice Flipo
@ L’objection de croissance manquerait-elle de conscience ?, par Jean-Marie Harribey
3. Trois égo-histoires de marxisme
Avec Marx, malgré tout, par Gérald Berthoud
Oublier Marx, par Serge Latouche
Une égo-histoire marxiste, par Alain Caillé
4. L’héritage vivant de Marx : Ardendt, Castoriadis, Gorz, Polanyi, etc...
Hannah Arendt et Karl Polanyi : le libéralisme économique, l’effondrement du politique et la société de masse, par Geneviève Azam
Karl Polanyi : une voix du siècle passé, par Michèle Cangiani
André Gorz, un marxiste existentialiste. L’histoire et le sujet de l’histoire, par Françoise Gollain
Espace public et émancipation chez Castoriadis, par Nicolas Poirier
@ Marx et l’imaginaire II. Libre revue, par Jean-Louis Prat
II / Libre revue
Sauvons l’Université : stoppons la recherche de subventions, par Rémi de Villeneuve
Du pouvoir politique et du pouvoir du don : la dialogie fractale de l’Église catholique, par Olivier Bobineau
L’écrivain sacrifié. Vie et mort de l’émission littéraire, par Patrick Tudoret
@ L’équivoque du symbolique, par Vincent Descombes
@ Bibliothèque
Les auteurs de ce numéro
Réunions-débats

mercredi 11 novembre 2009

« Culture & matérialisme » par Raymond Williams



L'introduction récente, en France, des Cultural Studies, semble s'être faite au prix de l'oubli de leur hétérogénéité : cette étiquette englobante recouvre en effet des postures intellectuelles, des contenus théoriques et des rapports au politique fort différents. En ce sens, la première traduction française de Raymond Williams se voudrait une introduction à un versant bien spécifique de cette pensée critique. Si ce dernier est souvent présenté, à juste titre, comme l'un des fondateurs des Cultural Studies, il faut immédiatement préciser qu'il envisage ces dernières comme devant donner lieu à une théorie matérialiste de la culture. La pensée de Williams doit en outre être saisie comme un effort permanent pour articuler travail théorique - en inscrivant son œuvre dans un dialogue avec la tradition marxiste - et projets d'émancipation. Si ce recueil ne peut constituer qu'une brève introduction à l'oeuvre prolifique de Williams, elle dessine néanmoins les multiples directions et objets de son travail. De son analyse des mouvements d'avant-garde à la réélaboration des notions centrales de la pensée marxiste - qu'il s'agisse du couple base/superstructure ou de la nécessité de penser les « moyens de communication comme moyens de production » - en passant par la considération de l'imaginaire produit par la ville capitaliste, ce recueil entend donner à lire une œuvre tout à la fois plurielle - par ses objets, ses préoccupations - et dotée d'une forte unité théorique et politique - le matérialisme d'une pensée toujours articulée à la nécessité d'élaborer de nouvelles pratiques politiques. Les Cultural Studios n'ont cessé d'étudier la culture, pour Williams il s'agit également de la transformer.


Raymond Williams, Culture & matérialisme. Paris : Les Prairies ordinaires, 2009. – 245 p.

Visitez le très beau site des éditions Les Prairies ordinaires

samedi 7 novembre 2009

« Autour de la crise » par J.-M. Harribey


Marx : relire le Capital

Présentation, par Franck Fischbach

Les philosophes n’ont fait jusqu’à présent qu’interpréter diversement Le Capital. Pourquoi il faut aussi le transformer. Et comment, par Jacques Bidet

Qu’y a-t-il au juste de dialectique dans Le Capital de Marx ?, par Emmanuel Renault

Loi de population du capital, biopolitique d’État, hétéronomie de la politique de classe, par Guillaume Sibertin-Blanc

Comment le capital capture le temps, par Franck Fischbach

Théorie critique et réflexivité historique, par Moishe Postone

Le sujet du « Capital », par Stéphane Legrand

jeudi 15 octobre 2009

Séminaire sur G. Lukacs à l'EHESS (Paris)





« Camera politica Dialectique du réalisme dans le cinéma politique et militant » par Emmanuel Barot

 
Une forme cinématographique du politique conforme à ce dont elle prétend traiter, finit par entrer en contradiction avec elle-même et se supprimer comme autonome, trouvant sa vérité dans son autre. Accomplissant l’esprit de la « distanciation » brechtienne, le film sabote la police qui le gouvernait, et le spectateur ne peut plus fuir, se retrancher dans le noir de la salle du cinéma ou la berçante illusion de la séparation. La politisation du film est totale : les contradictions sortent du film pour être du monde et c’est au spectateur seul qu’il incombe maintenant de décider si, oui ou non, il va se faire révolutionnaire.


Emmanuel Barot, Camera politica :
dialectique du réalisme dans le cinéma politique et militant.
 (Paris, Vrin, 2009 « Philosophie et cinéma »).

dimanche 11 octobre 2009

G. Sibertin-Blanc, « Subjectivité révolutionnaire, inconscient et lutte de classes »


Séminaire Cinéma, Théâtre, émancipation (1) : l’hypothèse d’un art communiste

« Peintres communistes, si l'on vous demande si vous êtes communistes, mieux vaut produire comme preuve vos tableaux plutôt que votre carte du Parti. »
(Bertolt BRECHT, Sur le réalisme. Paris: Éd. de l’Arche, 1970, p. 59).




samedi 10 octobre 2009

Archives audio et vidéo

Vous trouverez sur le site du séminaire, en cliquant sur la rubrique « Le séminaire », une rubrique qui renvoie directement au site recueillant les archives audio et vidéo d'une partie des séances du séminaire de ces deux dernières années (2007-2009). Ce site est également directement accessible à cette adresse.

jeudi 8 octobre 2009

« Rencontre avec Karl Marx », France Culture, 12-18 octobre

Du lundi 12 au vendredi 16 octobre 2009, de 10h à 11h, l’émission Les nouveaux chemins de la connaissance sur France-Culture, sera consacrée à Marx.
lundi 12 : A. Tosel
mardi 13 : I. Garo
mercredi 14 : J.-F. Kervégan
jeudi 15 : G. Duménil
vendredi 16 : J.-M. Harribey et L. Sève

Plus d’informations sur le site de l’émission

mercredi 7 octobre 2009

« Certains naissent de façon posthume : la survie d’Henri Lefebvre » par Stuart Elden

Vient de paraître sur le site du séminaire…

À sa mort en juin 1991, Henri Lefebvre lègue un remarquable héritage en terme d’écrits. Plus de soixante livres d’une recherche originale, des éditions des œuvres de Marx, Hegel, Lénine ainsi que quelques ouvrages publiés sous sa direction. Augmentent cet héritage, des contributions à des ouvrages collectifs et de nombreux articles, disséminés dans une multitude de revues et de journaux, beaucoup d’entre eux traitant de sujets non débattus dans ses écrits plus anciens. (Lire la suite)

mardi 6 octobre 2009

Nouveautés

Nous continuons a remettre progressivement des textes à disposition sur le site du séminaire Marx au XXIe siècle. Deux nouveautés à signaler en attendant d'autres à venir très prochainement.

Catherine Samary, Vaincre la pauvreté : défi démocratique du XXIe siècle
Parmi de multiples angles d’approche possibles, la crise structurelle de la mondialisation incite à prendre la « nouvelle pauvreté » comme fil conducteur d’une réflexion sur la démocratie au xxie siècle. Parce que prendre le point de vue des plus déshérités de cette planète, en tant que réalité « moderne », met en lumière l’ampleur, la profondeur du déni de démocratie que représente, en son essence, l’ordre productif capitaliste globalisé. On le soulignera ici dans ses dimensions socio-économiques, politiques et idéologiques, pour mettre en évidence l’émergence des pré-conditions d’une effective révolution démocratique.

Emmanuel Barot, Sommes nous en démocratie ?
Si l’expérience démocratique est la forme historique sans précédent de pacification des mœurs politiques, contre le bruit des bottes et les arbitraires régaliens de toute sorte, le xxe siècle en a produit, parfois en son nom même, l’antithèse la plus totale. Au sortir de cette immense contradiction, la « démocratie » en une acception fort spécifique est aujourd’hui littéralement sacralisée : il n’y a personne, jusqu’à l’extrême droite ou les régimes de Mollahs, qui ne l’invoque pour justifier son existence et ses objectifs. Il convient de prime abord d’interroger cette extraordinaire situation, cette remarquable anti-Aufhebung, et pour cela un cours voyage au pays du révisionnisme et de l’idéologie s’impose au préalable, en deux remarques introductives.


dimanche 4 octobre 2009

contreTemps, n° 3 (septembre 2009)


ACTUALITÉ

Stathis Kouvélakis, Notes sur la séquence électorale et sociale
Sophie Béroud et Karel Yon, Face à la crise, que fait le mouvement syndical ?

L’ÉCOLE ET L’HÔPITAL NE SONT PAS DES ENTREPRISES André Grimaldi, Sauver l’hôpital public !
Daniel Bensaïd, Faut-il défendre l’université ?
Keith Dixon, De Thatcher à Pécresse
Mathieu Bonzom, Un semestre de mobilisations obstinées

INTERVENTIONS
Bruno Bosteels, La révolution de la honte
Razmig Keucheyan, Figures de la défaite

MILLE MARXISMES
Isabelle Garo, Le socialisme introuvable de Marx
Stathis Kouvélakis Hommage à Georges Labica - Parcours d'un intellectuel communiste - La violence émancipatrice

LITTÉRATURES Tristan Garcia, 44 – 17 + 14
Angelo Rinaldi, La fin des faims

LIVRES EN DÉBAT Michel Lequenne Elvire Maurouard, Juifs de Martinique et Juifs portugais sous Louis XIV et Les Juifs de Saint-Domingue (Haïti)
Noëlle Burgi Philippe Marlière, La Social-démocratie domestiquée. La voie blairiste
André Tosel Stathis Kouvélakis (dir.), Y a-t-il une vie après le capitalisme ?

Pour plus d'informations et s'abonner
visitez le (très beau) site web de la revue contreTemps

« Vaincre la pauvreté : défi démocratique du XXIe siècle » par Catherine Samary

Nouvelle publication sur le site Marx au XXIe siècle

Parmi de multiples angles d’approche possibles, la crise structurelle de la mondialisation incite à prendre la « nouvelle pauvreté » comme fil conducteur d’une réflexion sur la démocratie au xxie siècle. Parce que prendre le point de vue des plus déshérités de cette planète, en tant que réalité « moderne », met en lumière l’ampleur, la profondeur du déni de démocratie que représente, en son essence, l’ordre productif capitaliste globalisé. On le soulignera ici dans ses dimensions socio-économiques, politiques et idéologiques, pour mettre en évidence l’émergence des pré-conditions d’une effective révolution démocratique.
(Lire la suite)

lundi 14 septembre 2009

Programme 2009-2010 (affiche et liens)


Avec un peu de retard mais beaucoup de plaisir, vous trouverez ci-dessus l’affiche du programme du séminaire pour l’année 2009-2010, programme que vous pouvez consulter en mode texte sur la page dédiée au séminaire sur le site internet du CHSPM ainsi que sur le site du Séminaire Marx.

mercredi 9 septembre 2009

Nouveautés

Deux nouveaux textes viennent d’être remis en ligne sur le site du séminaire. Antipolis de André Tosel et Pour une théorie de la violence du regretté Georges Labica qui nous a brutalement quitté cette année.

*

André Tosel, Antipolis : vers l'autoliquidation de la démocratie ?

Chapitre 6 : Antipolis, vers l’autoliquidation de la démocratie ? Conjoncture : l’étouffant consensus autour de la démocratie régime – La théorie pure de la démocratie moderne : qui est le peuple ? Qui le représente ? – La révision critique de la démocratie procédurale et le marché politique néocorporatiste selon Hans Kelsen et Joseph Schumpeter – L’utopie paradoxale de la démocratie néocorporative – L’autoliquidation actuelle de la démocratie devenue autiste et autoréférentielle (Danilo Zolo) – La production du consensus par les medias – Le recours de la démocratie processus.

I. Conjoncture

La démocratie libérale représentative est la pièce essentielle du consensus de notre époque avec l’économie capitaliste. La fin du communisme soviétique a semblé un temps avoir réglé définitivement par la négative la question de possibilités alternatives. Il est devenu immoral de nourrir des soupçons sur le fondement et la portée effective de cette démocratie. Les organismes internationaux, les grandes puissances, États-Unis en tête, le droit international s’accordent pour faire du passage à la démocratie la condition de toute reconnaissance politique et de toute aide économique données à un État. L’horizon d’un État démocratique mondial semble être à l’ordre du jour.

La démocratie moderne a clôturé la question classique de la philosophie politique, celle qui traitait de la question du meilleur régime et rendait possible la recherche du bien commun et de l’excellence humaine. Elle assume son refus de toute détermination substantielle de ce bien commun et elle se contente de n’être que la méthode procédurale la plus adéquate pour rendre possible à tous les citoyens la jouissance des droits fondamentaux de liberté et d’égalité, ces acquis historiques devenus bien universel. Cette méthode est celle de la représentation et elle a pour instrument l’opinion commune, à défaut d’une impossible vérité. C’est ce que répètent ad nauseam les grands théoriciens libéraux de notre temps comme Bobbio (1984, 1991, 1999), Dahl (1989), Habermas (1992), Rawls (1993), après Kelsen (1988 et Aron (1965).

Une philosophie responsable ne peut ignorer ce résultat de l’histoire du XX° siècle, conquis sur la défaite des systèmes autocratiques. Elle ne peut davantage se limiter à une simple apologie de la démocratie contemporaine. La philosophie contemporaine en France, en particulier, a choisi majoritairement la voie de l’élaboration des principes normatifs de la démocratie libérale représentative, suivant en cela le grand mouvement néo-contractualiste initié par A Theory of Justice (1971) de John Rawls. Ainsi a-t-on voulu réaffirmer l’autonomie de la politique contre le réductionnisme économique et social dont s’était rendue coupable la théorie marxiste, elle-même discréditée par son incapacité à se délier de sa sujétion à l’État despotique et à son triple monopole, politique, économique et spirituel. Ainsi s’est-il agi de mettre à distance avec la science politique positive et son scientisme naïf. S’est imposée l’idée qu’il y avait des principes normatifs éthico-politiques qui fondent leur puissance de contrainte logique sur leur contenu propre, c’est-à-dire sur une anthropologie ontologique liant la vraie nature de l’homme aux procédures de la liberté.

Ce normativisme s’est renforcé avec la pénétration de ce que l’on a nommé la réhabilitation de la philosophie pratique, renforcement contradictoire toutefois en ce que cette thématique était souvent critique de la fondation libérale néo-contractualiste (Hannah Arendt, Leo Strauss). La conjoncture est toutefois majoritairement dominée par les débats anglo-saxons entre, d’une part, libéraux et communautariens (Mac Intyre, Sandel, Charles Taylor), libéraux radicaux (Hayek, Nozick) et libéraux sociaux (Rawls lui-même, Habermas). Ce dernier occupe une place singulière en ce qu’il combine en sa pensée une analyse des processus effectifs et une théorie normative de l’agir communicationnel, parvenant ainsi à donner à sa théorie normative de la démocratie une consistance socio-historique supérieure. Il suffit de considérer le Dictionnaire des idées politiques de Philippe Reynaud et de Stéphane Rials et le Dictionnaire des idées morales de Monique Canto-Sperber pour se rendre compte de cette écrasante dominance du normativisme libéral-social.

En France, cette orientation a pris la forme d’une inflation juridico-morale (ainsi que l’attestent les travaux notables d’Alain Renaut, Pierre Manent, Paul Ricœur, Jean-Marc Ferry et ceux des spécialistes de Hobbes, de Locke, de Constant et de Tocqueville. Le lien est rompu avec les analyses réalistes et historiques des processus économiques, politiques et sociaux, dont Raymond Aron avait été le brillant exemple libéral tout au long de sa polémique avec le marxisme. Des approches logico-empiriques comme celles de la Philosophie politique d’Éric Weil, au croisement de Kant, de Hegel et de Max Weber, ont été sans lendemain.

Un lourd silence, pour ne pas dire une crasse ignorance, recouvre en effet, du côté des philosophes français, la théorie réaliste de la démocratie. Les synthèses déjà classiques de libéraux critiques comme Pareto, Kelsen, Schumpeter, ne sont pas sollicitées pour tempérer l’ivresse normative. Carl Schmitt, probablement le théoricien conservateur le plus puisant du siècle passé, est toujours un auteur maudit en raison de son ralliement au nazisme. Plus près de nous, les interrogations autocritiques de sociologues, de juristes et de politologues libéraux, comme Ralf Dahrendorf, David Held, Danilo Zolo et Niklas Luhmann, sont superbement laissées de côté malgré leur richesse et leur pertinence. En France, en philosophie politique, seuls tentent de combiner approche normative et réalisme socio-historique des dissidents et rescapés du marxisme classique qui combinent à une autocritique de la catastrophe du communisme soviétique et des essais refondateurs de la théorie de la démocratie (Cornélius Castoriadis, philosophe de l’autonomie et Claude Lefort, penseur de l’invention démocratique, d’une part, et, de l’autre, Etienne Balibar, Jean-Marie Vincent, Jacques Rancière, Jacques Bidet, Jean Robelin et quelques autres).

Nous voudrions contribuer à réveiller de son sommeil dogmatique la théorie de la démocratie, en procédant d’abord à la reconstruction de la théorie pure de la démocratie, de ses problèmes internes et de ses apories (I). La prise en compte de ces difficultés s’est révélée dans la pratique historique des régimes démocratiques obligeant à une révision réaliste, avec la théorie de la démocratie néo-corporative (le marché politique et la démocratie définie comme « entreprise politique » selon Weber, Kelsen et Schumpeter). (II). Le cours de la réalité a rendu enfin elle-même inadéquate cette théorie qui entendait préserver l’essentiel de la procédure démocratique et de ses libertés. La crise structurale de la représentation démocratique s’est aiguisée ces derniers temps, à l’époque de la mondialisation capitaliste, dans le sens d’une crise permanente de l’entreprise démocratique, laissant apparaître le péril inédit d’une autoliquidation de la démocratie libéral-sociale sous la forme d’un régime bonapartiste soft multi-médial, véritable anti-polis contemporaine (III). En conclusion, nous évaluerons les chances et les formes d’une relance de la démocratie comme processus.


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Georges Labica, Pour une théorie de la violence
Avant d’en venir à une exposition plus systématique, je voudrais proposer, de façon à dessein abrupt, les quelques paradoxes qui m’ont retenu et qui me paraissent susceptibles de provoquer la réflexion

1. L’objet violence possède une extension infinie et une compréhension quasi nulle.

2. la violence n’est pas un fait naturel, mais un fait culturel.

3. La fin de la rareté n’a pas mis fin à la violence.

4. La condamnation unanime de la violence n’a pas entraîné sa réduction

5. Les diagnostics critiques de la mondialisation lui sont inadéquats.

Il nous faut partir d’un constat évident. La place occupée aujourd’hui par la violence, au vrai par les violences, n’a jamais été aussi importante. Elle apparaît comme la préoccupation principale de l’humanité. Elle est vécue comme une fatalité, aboutissant à la fois à une résignation à l’ordre établi et à la fascination d’un voyeurisme de masse