mercredi 29 octobre 2008

« Nietzsche, le rebelle aristocrate » par Domenico Losurdo

« Nouvel esclavage », « anéantissement des races décadentes », « anéantissement de millions de ratés » : ces mots d’ordre effrayants, formulés de manière séduisante sous la plume de Nietzsche, ont longtemps été interprétés comme autant de métaphores. La reconstruction historique de Domenico Losurdo montre au contraire qu’il s’agit de la radicalisation de tendances bien présentes dans l’Occident de la seconde moitié du XIXe siècle : aboli aux États-Unis en 1865, l’esclavage prend des formes nouvelles dans les colonies ; les indiens d’Amérique et les « indigènes » sont décimés ou exterminés ; l’eugénisme se répand et l’on exige la stérilisation forcée des « non aptes ». À partir de la Commune de Paris, Nietzsche prône des mesures énergiques contre les « esclaves » rebelles et appelle à en finir avec non seulement le socialisme, mais aussi la démocratie et l’idée même de progrès, à laquelle il oppose le mythe de l’« éternel retour » : les esclaves doivent se résigner, leur condition doit rester intangible… (lire la suite)

samedi 25 octobre 2008

« Althusser et le mystère de la rencontre » par Daniel Bensaïd

Pathétique au plan personnel comme au plan théorique, la trajectoire de Louis Althusser témoigne des turbulences d’une époque. Suspect d’avoir cédé naguère à la tyrannie des structures, il apparaît, dans ses textes posthumes, comme un penseur du « matérialisme souterrain de la rencontre ». Mineur de fond et sapeur du génie, ce dernier Althusser se rebiffe contre la fermeture du futur et l’extinction de l’espérance… (Lire la suite)

vendredi 24 octobre 2008

« Marx & l’histoire : textes inédits » par Eric Hobsbawn,

RIEN N’AIGUISE L’ESPRIT COMME LA DEFAITE. Dans ces textes inédits, Eric Hobsbawm partage sa passion pour l’histoire. Il se souvient, alors qu’il était jeune juif autrichien, des titres des journaux le jour où Hitler est devenu chancelier. Avec modestie, il avoue avoir consacré sa vie à une cause qui manifestement a échoué : le communisme initié par la révolution d’octobre. Mais rien n’aiguise l’esprit de l’historien comme la défaite.

Comme aucun autre historien contemporain, Eric Hobsbawm explique pourquoi et comment le matérialisme de Marx s’est imposé au cœur de la démarche des historiens. Il oppose l’approche de Levi-Strauss et celle de Marx. Il nous éclaire sur la curieuse histoire de l’Europe, l’histoire populaire, la révolution russe et la montée de la barbarie contemporaine. Entre la quête de l’universel et celle de l’identité, il nous met en garde contre les mensonges et les mythologies.

mardi 21 octobre 2008

Sur Lucien Goldmann par Michael Löwy

Lucien Goldmann (1913-1970) est un des plus importants représentants du courant humaniste et historiciste du marxisme au XXe siècle. Ses travaux de philosophie et sociologie de la culture - notamment Le Dieu caché (1955), étude novatrice de la vision tragique du monde chez Pascal et Racine - sont fortement marqués par l’influence du Lukács de Histoire et conscience de classe et s’opposent radicalement aux lectures positivistes ou structuralistes du marxisme. Juif roumain établi en France depuis les années 1930, Goldmann se réclamait d’un socialisme autogestionnaire, critique aussi bien de la social-démocratie que du stalinisme. Tandis qu’aux USA et en Amérique Latine sa pensée et son œuvre continuent à susciter un très vif intérêt, un étrange oubli semble l’avoir enseveli en France. Il est vrai qu’il s’agit d’une sociologie en rupture totale avec la tradition dominante des sciences sociales françaises, qui va d’Auguste Comte à Claude Levi-Strauss et Louis Althusser, en passant par Émile Durkheim. Mais, d’autre part, par sa ré-interprétation de Pascal, elle n’est pas moins héritière d’un courant dissident de la culture française moderne (Lire la suite)

samedi 18 octobre 2008

Sur Anthony Giddens par Claude Leneveu

Anthony Giddens est l’un des penseurs et sociologues contemporains qui, avec Norbert Elias, Pierre Bourdieu, Jürgen Habermas et Roy Bhaskar, pour ne citer que les plus connus, récuse le dualisme société/individu, contrainte/action, structu-re/pratique et propose de le dépasser, en lui substituant ce qu’il appelle la « dualité du structurel ». Giddens considère, en effet, que ces différents couples conceptuels dichotomiques, sont, dans leur homologie, plus particulièrement au principe de la division, puissamment marquée dans le monde anglo-saxon, de l’espace disciplinaire de la sociologie entre sociologies interprétatives (interactionnisme, phénoménologie, ethnométhodologie...) et sociologies structurelles (structuro-fonctionnalisme, fonctionnalisme, marxisme structuraliste...), si l’on veut suivre ici la terminologie avancée par Giddens… (Lire la suite)

Incipit

Bienvenue sur le blog du séminaire Marx au XXIe siècle : l’esprit & la lettre. Il vient en complément du site, présenter ses publications qui s'organisent en plusieurs rubriques (Figures, thématiques et notes critiques/compte-rendus) où des textes sont à votre disposition et librement téléchargeables.